Mehdi Ghezzar : figure clivante entre affaires et politique
Je vous parle de Mehdi Ghezzar, parce que c’est complexe
J’ai entendu le nom Mehdi Ghezzar dans plusieurs contextes ces derniers mois, souvent dans des discussions tendues, parfois en pleine polémique. Et comme vous, j’ai eu envie de comprendre qui il est vraiment, au-delà des jugements à l’emporte-pièce ou des titres racoleurs. Ce que j’ai trouvé m’a interpellé, à la fois par la diversité de son parcours et la nature controversée de certaines prises de position. Alors voilà, je vous explique, sans détour.
Un entrepreneur qui s’est fait tout seul
Ce que je découvre en premier, c’est son côté touche-à-tout. Mehdi Ghezzar, avant d’être connu pour ses sorties médiatiques, a bâti un petit empire entrepreneurial, notamment dans l’immobilier, la restauration et la finance. Il est à la tête de structures comme GZR Invest et GZR Holding, des entités qu’il a construites, semble-t-il, avec beaucoup d’énergie.
Je trouve ça admirable, personnellement, de voir quelqu’un partir de peu et créer autant de valeur. Cela dit, quand on entre dans la lumière publique, chaque geste, chaque mot, finit par avoir un poids.
Un homme engagé, parfois jusqu’à l’excès
À mesure que je creuse, je comprends que son engagement politique est tout sauf secondaire. Il s’est affiché comme directeur de campagne en France pour le président algérien Abdelmadjid Tebboune, un rôle qui ne passe pas inaperçu dans un contexte aussi sensible que les relations franco-algériennes.
Là où ça devient plus compliqué, c’est quand on mélange cette posture politique avec des interventions dans les médias français. Mehdi Ghezzar a longtemps été chroniqueur dans l’émission Les Grandes Gueules sur RMC. Il y abordait des sujets de société, souvent avec un ton tranché. Et on sait que, dans ce genre d’exercice, la ligne entre franc-parler et provocation peut être ténue.
L’incident qui a tout déclenché
[featured_image size="large" class="custom-class"] Le moment de bascule, selon moi, c’est août 2024. Lors d’un passage sur la chaîne algérienne AL24 News, il tient des propos virulents à l’égard du Maroc, accusant le royaume de manipulations politiques. Ces déclarations, diffusées en boucle sur les réseaux, créent un tollé. Très vite, RMC met fin à sa collaboration avec lui.
Je comprends que certains aient été choqués. Moi-même, je trouve que quand on a une voix publique, il faut manier les sujets sensibles avec plus de nuance. Mais je remarque aussi que, derrière la polémique, l’homme semble touché. Il a d’ailleurs publié une vidéo d’excuses, adressée “au peuple marocain”, expliquant qu’il avait été emporté par l’émotion. Est-ce suffisant ? À vous d’en juger.
Des ambitions freinées par les autorités françaises
Un autre élément m’a surpris : sa demande de naturalisation française, déposée en 2023. Celle-ci aurait été bloquée pour “raisons de sécurité”. Officiellement, les autorités s’interrogent sur la nature exacte de ses liens avec le régime algérien, et sur son influence potentielle sur le sol français.
Ça pose une vraie question, que je vous invite à vous poser vous aussi : jusqu’où peut-on aller dans ses engagements étrangers quand on souhaite représenter ou influencer l’opinion publique française ? Ce débat-là, au fond, dépasse le cas de Mehdi Ghezzar.
Entre admiration, critiques et zone grise
Je pense que beaucoup d’entre vous, en lisant ceci, auront une opinion bien arrêtée. Soit vous le voyez comme un homme courageux, qui ose parler là où d’autres se taisent. Soit vous le percevez comme un opportuniste, voire un agitateur. Et peut-être que la vérité se situe quelque part entre les deux.
Personnellement, je suis partagé. Je respecte son parcours d’entrepreneur, son envie de peser dans le débat public. Mais je crois aussi qu’il a parfois confondu fermeté et brutalité. Et dans notre époque saturée de tensions identitaires, chaque mot compte, chaque posture pèse lourd.